Charte graphique durable : quand l’identité visuelle devient un espace habitable, qui traverse le temps

logotype réalisé pour Terre de Graines

On entend beaucoup parler de “charte graphique durable”, comme si l’enjeu se résumait à changer deux ou trois couleurs, ajouter une touche de vert tendre, une typographie douce et un symbole végétal quelque part dans le coin d’un logo. Et pourtant, ce que l’on appelle souvent “design éco-responsable” prend parfois la forme d’une esthétique déjà vue mille fois, qui se veut rassurante mais qui finit par dissoudre l’identité dans un paysage uniforme, où toutes les marques disent plus ou moins la même chose, avec les mêmes images, les mêmes intentions, les mêmes formulations tièdes.

Or, une charte graphique durable ne se contente pas de “faire naturel”, elle prend soin du vivant qu’elle représente. Ce soin demande autre chose que de l’esthétique.

Une charte graphique durable ne se pense pas sur l’instant, ni pour séduire rapidement, ni pour suivre une tendance passagère. Elle se construit avec l’idée que l’image de la marque devra évoluer, se déplacer, grandir, traverser des usages très différents, du terrain au salon professionnel, du site web à la feuille volante, de l’étiquette semée en terre à la newsletter mensuelle. Elle doit pouvoir rester lisible, forte et cohérente, quels que soient les supports, les saisons, les cycles d’activité.

La capacité à durer

Une identité durable est donc une identité habitable. On reconnaît une charte graphique durable non pas à son apparence, mais à sa capacité à durer. Pour durer, elle doit être pensée en profondeur : dans la symbolique, dans le geste, dans les choix de formes et de matières, mais aussi dans la façon dont on va s’en servir au quotidien. Une charte qui n’est utilisable que par le designer n’est pas une charte durable. Une charte qui effraie ou intimide son utilisateur ne tiendra pas plus de deux mois. Une charte que l’on n’ose pas toucher n’est pas une charte graphique.

Ce qui m’intéresse, dans une identité, ce n’est pas “le joli”. C’est la justesse de l’image. La sensation que l’image correspond exactement aux valeurs de son créateur. Quand le logo n’essaie pas d’être plus que ce qu’il est. Quand les couleurs ne sont pas là pour imiter la nature, mais pour la prolonger, la raconter autrement. Quand les formes ne racontent pas “regardez, nous sommes écolos”, mais plutôt “voici notre façon de vivre le monde”.

extrait charte graphique pour l’association YACABA

Créer une charte graphique durable, c’est écouter. Écouter ce qui se dit, ce qui ne se dit pas, les gestes du quotidien, le rapport à la matière, à la terre, au territoire, au temps. C’est accepter que le vivant n’est pas lisse. Le vivant, il est nuancé, subtile, parfois désordonné, mais toujours juste. Et puis, il y a ce moment que j’attends, à chaque projet. Ce moment où tout s’aligne. Il n’a rien de spectaculaire. Il ne se mesure pas en couleurs Pantone, ni en structure de grille typographique.

Et puis le sourire

C’est le moment où la personne en face sourit. Ce moment où elle se reconnaît dans ce qu’elle voit, comme si l’image avait enfin rejoint l’intention. Elle se projette dans l’univers qui se dessine, elle se sent chez elle, elle sait qu’elle pourra manipuler son image sans la trahir, qu’elle n’aura pas besoin de surjouer pour “faire professionnel”. Une charte graphique durable n’est pas une charte qui “parle de nature” : c’est une charte qui prend la nature comme modèle. Non pas pour la copier, mais pour s’aligner sur ses principes : souplesse, profondeur, cohérence, respiration, cycles, attention aux détails, respect du rythme.

extrait charte graphique – terre de graines

Si votre projet touche au vivant, s’il s’ancre dans un rapport sensible au monde, s’il cherche à transmettre une manière de faire, d’agir, de cultiver, de relier, alors il mérite une identité qui lui ressemble vraiment, une identité qui ne joue pas un rôle, mais qui accompagne son geste.

Je peux vous accompagner à créer cette charte qui dure, respire et vous appartient.